Des bouts de papiers dispersés dans la chambre du poète
Étalés à même le sol,
foutoir de mots, de poèmes, d'idées
Déchets : bouts de pages jetés dans la pièce
Couvrants le sol et les meubles
Rien est fini : à peine commencer
Peut-être que le poète à la sombre idée
Que le blanc va s'envoler
Que le peu écrit s'allongera
s'assemblera avec d'autres mots
( mouches invisibles et colorées :
passagères involontaires du vent.)
Sans que lui y réfléchisse, songe
et ronge l'idée pour l'argumenter
la rendre belle même si elle peut être cruelle
Le poète pense s'en doute
que sa plume en parabole captera l'essence de l'âme
et que son encre distilera le produit brut
pour que les pages soit transmetteur d'onde
Aujourdh'ui il est en manque d'inspiration. D'habitude
il pèche les parcelles d'autres, observe, devine, invente
Invente le probable et l'improbable
Mais parfois il lui manque
sa propre expérience
Enfermer dans ses mots
conteur de maux qui ne lui appartiennent pas
goûteur de bonheur qu'il ne connaît pas
le poète s'abuse et s'ennivre de réalités qui ne sont qu'a lui
fusion, mélange de choses qu'ils volent
Il oubli qu'il n'y a pas que son monde
et que ses ailes risques de lui être inutile
lorsque le poids de vies qui ne sont pas les siennes
les lestera, le clouant à sa vie dévétu alors d'imaginaire